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Mademoiselle Dusk
18 janvier 2021

Mamie Bredouille, raconte nous un plan cul

 Mamie Dusk est assise dans le grand fauteuil près de la cheminée. Tous ses petits-enfants sont en tailleur auprès d’elle. Il y a là le petit Raymond, le petit Benito, la petite Simone et sa sœur Marcelle. Raymond et Simone sont les enfants de sa fille Myrtille, et Benito et Marcelle ceux de son fils Armand. La mode en matière de prénoms est un éternel recommencement.

 

(Je précise que Mamie Bredouille est devenue mamie car elle a réussi à concevoir. Après avoir adopté un rôti de porc à la fin des années 2000, elle a eu finalement eu recours à l’insémination artificielle, et est tombé enceinte des œuvre du charcutier qui gardait feu son fils Petit Rôti en nourrice.) 

 

Les enfants : Mamie Dusk, Mamie Dusk, raconte nous un plan cul !

 

MD : Non les enfants, aujourd’hui nous allons raconter l’histoire de roule-galette, car vos parents m’ont sermonée, ils trouvent que ce que je vous raconte n’est pas convenable.

 

Benito : Ha non Mamie Dusk, on s’en branle de roule-galette, c’est ringard, raconte nous plutôt ton plan cul le plus sordide, celui de la Bastille !

 

Chœur des enfants : Oui, mamie, encore !

 

MD : Ho non, pas celui-là ! Je veux bien vous raconter un plan cul, mais pas celui-là quand même !  Vous ne voulez pas plutôt un récit de mes virées aux Chandelles ?

 

Raymond : Non, mamie, ça c’est trop soft, nous on aime les histoires horribles !

 

Chœur des enfants : Oui, mamie, du gore !

 

MD : Bon alors mes virées dans un sauna échangiste de Pigalle, les jours ouverts aux hommes seuls, ça c’est du lourd, non ? Vous ne voulez pas que je vous raconte la fois où ça a quasiment tourné au gang-bang ?

 

Simone : Non, mamie, tu nous l’as raconté mille fois déjà, c’est lassant, nous on veut le plan de la Bastille !

 

Chœur des enfants : La Bastille, la Bastille !

 

MD : Bon je vais encore me faire enguirlander par vos parents, hein, vous ne leur répéterez pas, d’accord ? Je vous photocopierai l’histoire de roule-galette, vous l’apprendrez par cœur, et comme ça ça fera plus crédible si jamais ils vous questionnent. OK ?

 

Chœur des enfants : OUI ! Vas-y mamie Bredouille !

 

MD : Alors voilà. C’était à mes débuts dans la carrière du sexe. Je n’étais pas encore assez exigeante, ma démarche manquait de fine-tuning. Alors un jeune homme du nom d’Antoine Blois m’avait contactée par Copains d’Avant. Je pensais que nous avions été dans le même lycée ou quelque chose comme ça. Pourtant son visage ne me disait rien.

 

Simone : Il voulait juste te sauter sans payer tindr, hein Mamie ?

 

MD : Ma petite Simone, on ne dit pas « sauter », ce n’est pas élégant. On dit « Faire l’amour ». Bref, il m’envoyait mail sur mail, me faisait plein de compliments. Alors j’ai accepté de le recontrer, en terrain neutre, dans un café.

 

Raymond : Et tu l’as sucé dans les toilettes.

 

MD : Raymond, on ne dit pas « sucer », on dit « Pratiquer une caresse oro-génitale ». Soit plus précis dans ton vocabulaire, j’ai déjà remarqué ta propension  à l’inprécision, c’est même écrit dans ton carnet de classe, d’ailleurs. Bref, pas du tout, nous avons discuté de sa carrière, il travaillait à la Sécurité Sociale ou il était Directeur Adjoint, et nous avons comparé les mérites du public et du privé. Il avait 50 jours de RTT par an, et pouvit les poser à volonté, ce qui m’avait plongé dans des abymes de perplexité, je m’en souviens. A l’époque, je travaillais encore chez We Fuck the World, et j’avais toutes ces réunions de coordination transverse à organiser, je n’arrivais jamais à prendre de congés. C’était difficile, la globalisation était en marche, je traitais avec tous les fuseaux horaires, en particulier avec l’Inde où…

 

Benito : Mamie tu nous saoules avec tes histoires de bureau démodées, c’est vraiment tellement 2000 ce que tu racontes, aujourd’hui tout a changé puisqu’il n’y a plus du tout de fuel, on est tous petits commerçants ou maraîchers.  Allez, accélère !

 

MD : tu as raison mon petit Benito, je radote, hein ? Bon, enfin c’était une époque exaltante, tous ces emplois à délocaliser, et moi j’étais en première ligne, je coordonnais transversalement les plans de « maximisation des effectifs offshore ». Bref. Donc Antoine Blois était intéressant, il disait des choses comme « Tu dois te faire un max de thunes, mais tu bosses comme un chien, alors que moi quand je serai nommé Directeur je ferai bosser les autres et j’en foutrai pas une rame, c’est ça le secteur public ». Il bougeait beaucoup quand il parlait, il avait l’air assez agité, il se tortillait sur sa chaise. Je trouvais qu’il faisait vieux pour son âge. Il était blond.

 

Simone : Blond ? Beurk, Mamie, tu ne t’es quand même pas tapé un blond ? C’est répugnant !

 

MD : On ne dit pas « se taper quelq’un » ma chérie, on dit « Faire l’amour ». Oui je sais c’est contre mes principes, surtout qu’il avait les yeux bleus. Bref, je mets fin à la conversation, je paie mon Coca Zéro, et je me sauve en lançant mon célèbre rire de gorge, au cas où, bien qu’Antoine Blois ne me plaise pas du tout. Mais vous savez on n’est jamais trop prudente en matière de sexe, il faut toujours avoir quelques réserves, quand la bise vient, faute de grives on mange des merles et la cruche s’en prend plein le pot.

 

Benito : Oui enfin quand on a le feu au derche, on se tape des moches surtout, hein mamie ?

 

Chœur des enfants : Hahaha, Mamie elle se tape des moches hahah !

 

MD : Bon les enfants, ne soyez pas si moqueurs. J’aimerais vous y voir. Non ! Benito, arrête de tripoter Simone, c’est ta cousine germaine malheureux ! Enfin. La semaine suivante, j’ai reçu de nombreux textos de sa part, dont un, mémorable, qui disait « Tu sens le cul, j’ai envie de te sauter ». La formulation m’avait un peu surprise, surtout que j’avais mis du Rexona le jour ou je l’avais vu, mais je crois qu’il voulait dire dans son langage à lui que je sentais le sexe. Il fallait décrypter, c’est quelqu’un qui faisait beaucoup de sport, il ne pouvait pas être littéraire par-dessus le marché, déjà qu’il était fonctionnaire (hihi) ! Et puis cet autre texto « J’ai pensé à toi ce matin sous ma douche, c’était bon ». J’étais perplexe, mais il insistait si fortement que mon petit cœur de gauche commençait à battre : il allait falloir faire quelque chose pour lui. Vous savez à quel point Mamie Bredouille est altruiste, n’est ce pas les enfants ?

 

 

Marcelle : Ha oui, mamie tu es tellement altruiste !

 

MD : Merci Marcelle. Toi au mons tu es gentille, et bien élevée, pas comme tes cousins qui ne pensent qu’au sexe. Benito arrête de jambiner Raymond, tu crois que je ne te vois pas ? Bref. Finalement j’ai accepté d’aller prendre un café chez lui. Il m’avait vanté les mérites de son appartement de la Bastille, je me disais qu’un café c’était tout à fait correct. En arrivant chez lui, avec des croissants (c’était le matin), je me répétais mon mantra «Ce n’est pas parce qu’on est de gauche qu’on doit s’introduire n’importe quoi dans le vagin ». Oui je sais ce n’est pas très bien tourné comme mantra, mais à l’époque je n’avais pas encore cette plume acérée et ce sens de la formule que vous me connaissez.

 

Marcelle : et c’était comment chez lui ?

 

MD : Hé bien ma petite Marcelle, c’est là que les choses se sont détériorées. Car moi je sentais peut-être « le cul », mais sa maison, elle sentait surtout la chaussette. Tu sais à quel point j’ai toujours eu horreur des intérieurs de célibataires endurcis, avec ce fumet caractéristique de la chaussure de sport, les mugs pleins de calcaire dans le lavabo, les rideaux accrochés avec du scotch, le frigo vide et les haltères qui traînent. Les hommes mariés c’est mieux d’abord parce qu’ils vous emmènent à l’hôtel et surtout parce que leurs chaussettes sont propres.

 

Simone : Beurk !

 

MD : Tu as raison ma petite Simone, c’est exactement ce que j’ai ressenti. D’ailleurs j’ai eu du mal à avaler mon café. Antoine Blois n’arrêtait pas de caqueter, il ponctuait toutes ses phrases d’un « C’est cool, non ? », me parlait de sa pratique sportive intensive, de sa joie de vivre intensive, de ses pratiques sexuelles intensives. C’était un garçon très intensif. Plus il s’intensifiat, plus je me recroquevillais dans mon fauteil Poang Ikea. Mais enfin si j’étais venue, c’était pour soigner un syndrome de plateau hormonal, donc il allait falloir être courageuse ! C’est là qu’il a commencé à m’embrasser dans le cou. Cela me réchauffait un peu, car il faisait froid, j’avais ouvert toutes les fenêtres pour chasser cette odeur de chaussette insoutenable. Ensuite il m’a tirée vers son lit, j’ai eu un réflexe de survie « Les draps sont propres ? ». Il m’a assuré qu’ils étaient de la veille. J’ai du mal à le croire, car l’odeur de chaussette imprégnait aussi la housse de couette. Mais bon, il utilisait peut-être une lessive bio sans parfum et sans phospates ? Je décidais de le croire et je m’allongeais toute habillée contre lui.

 

Le chœur des enfants : Beurk !

 

MD : Oui les enfants c’est difficilement concevable ce que l’on peut accepter de faire en période de plateau hormonal. Mais je me suis allongée contre lui. Pour me détendre, il me caressait le ventre avec ses mains glacées, et il me racontait ses innombrables voyages « Oui au Brésil, tu comprends, la prostitution n’est pas vécue pareil, tu couches avec une fille et elle te demande un billet de 20 euros, tu lui donnes, et puis en Asie, la prostitution fait partie de la culture locale, tu vois, alors ce n’est pas comme en Europe, il faut comprendre les cultures locales, moi j’ai beaucoup voyagé je comprends mieux les cultures locales ». Oui je sais les enfants, ne faites pas cette tête, il existe en ce bas monde des gens qui disent des choses comme cela, pire, ils les pensent ! Ensuite il a commencé à me retirer mon jean, et a commencé à me lécher avec application. Curieusement, à cet instant, j’ai pensé à Mabrouk, la mascotte de 30 millions d’amis. Je ne sais pas pourquoi. Ha si, peut être parce que j’avais l’impression qu’il me lappait la vulve. Visiblement il n’avait jamais entendu parler de la situation topographique du clitoris. Trop de voyages, sans doute, il avait perdu ses repères. Il faut croire que les prostituées brésiliennes ne sont pas faites comme la majorité des femmes. Ou plutôt qu’elles sont prête à déplacer leur clitoris à volonté, en échange d’un billet de 20 euros, ce qui prouve qu’elles sont encore plus douées que les contorsionnistes chinoises….

 

Les enfants : Mamie, la suite ! Tu t’égares !

 

MD : Oui je m’égare. Ensuite, après m’avoir bien bavé partout dans l’entre-jambe, il a tenté de s’introduire en moi de face. Je n’aimais vraiment pas son visage, alors je lui ai tendu mon cul.

 

Simone : Tu as eu raison Mamie, à ta place j’aurais fait pareil. Sinon c’est trop insoutenable. Surtout que c’était le genre à faire des grimaces horribles pendant l’orgasme.

 

MD : Dis donc ma petite Simone, tu as 5 ans mais tu m’as l’air bien renseignée. En l’espèce, Antoine Blois ne faisait pas particulièrement de grimaces, enfin je ne crois pas je crois que j’ai fermé les yeux, mais il a poussé un cri digne d’un goret au moment de jouir, c’était effrayant.

 

Le chœur des enfants, terrorisés : Mamie, c’est horrible ! Arrête !

 

MD : Ha non bande de petits polissons, vous m’avez demandé mon plan cul le plus sordide, maintenant il faut assumer. Vous regrettez Roule-Galette, hein, maintenant ? Que cela vous serve de leçon ! Bon, après avoir joui, Antoine Blois m’a dit qu’il avait bien pris son pied, que c’était « cool le sexe », et m’a félicitée pour mon excellente lubrification. Oui les enfants, à l’époque je n’étais pas ménopausée et on me félicitait fréquemment pour ma lubrification, ce qui m’a sortie d’un mauvais pas plus d’une fois car les plus moches de mes plans cul prenaient cela pour du désir à leur égard. Quelle illusioniste je faisais, quand même ! J’étais vraiment carossée pour être une star du porno, quel dommage d’être restée coordinatrice transverse toute ma carrière. Bref. Là, Antoine Blois m’a précisé qu’habituellement il ne mettait pas de préservatifs avec ses partenaires, car elles étaient moins bien lubrifiées que moi et que, je cite « le sperme les hydratait », ce qui, je cite toujours « permettait de faire l’amour plus longtemps ». Je ne suis pas sûre que le vocable « faire l’amour » soit tout à fait adapté au cas d’Antoine Blois, mais je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir car j’ai été prise d’un haut-le-cœur. C’est là qu’Antoine Blois a regretté que je ne l’ai pas sucé, « c’est dommage quand même j’aime bien les pipes ».

 

Les enfants vomissent leur quatre heure.

 

MD : Ha voilà, maintenant vous avez régurgité tous vos chocos BN sur mon lino, c’est du propre ! Comment je vais faire pour nettoyer tout ça ? Ha c’est la dernière fois que je vous raconte un plan cul, hein ? La prochaine fois c’est roule-galette, je serai inflexible. Bref, je suis partie dans la salle de bain d’Antoine Blois, il y avait un vieux fond de gel douche Axe sur le rebord de la baignoire, et du dentifrice Leader Price collé sur le  lavabo, mais j’ai réussi à me débarbouiller et à me sécher dans une veille serviette humide et un peu moisie qui traînait là. En sortant de la salle de bains, j’ai eu du mal à garder mon sourire de circonstance, quand même, j’ai fait des années de théâtre amateur, mais là c’était trop. Je crois que j’ai regardé Antoine Blois un peu comme je regarde votre vomi, maintenant. Le regard de Mamie Bredouille se perd dans le vague, son visage se déforme un peu, son célèbre sillon naso-génien se ravine un peu plus.

 

Simone : Mamie, on peut s’en aller, maintenant, laisse nous partir ! Il y a « Bonsoir les zouzous » sur la 5, on voudrait rentrer chez nous et regarder l’Ane Totro pour nous remettre de nos émotions.

 

MD : Oui les enfants, je comprends qu’après Antoine Blois, on ait besoin de l’Ane Trotro, tro trop rigolo, pour se requinquer. C’est bien naturel. Enfin Antoine Blois m’a quand même mise à la porte d’un sonore « T’es une fille compliquée, quand même ! ».

 

Les enfants : Non, Mamie, arrête, on n’en peut plus, au secours.

 

MD : Allez, je vous laisse partir, vous avez été charmants mes poussins. A mercredi prochain pour une autre histoire ? Mon Hit-and-Run avec un photographe rencontré sur Meetic qui faisait la vaisselle dans son bac de douche (j’avais failli tomber en mettant le pied dans une casserole après avoir fait ma toilette), et qui se masturbait avec de l’huile d’olive, d’accord ?

 

Raymond : Heu, non, mamie, mercredi prochain on préfère rester au centre aéré, c’est un peu trop éprouvant tes histoires. Bisou mamie.

 

MD : Bisou les enfants.

 

Les enfants partent.

 

Mamie Bredouille s’attelle à nettoyer son lino. Elle se parle à elle-même.

 

« Quand même, ce sont de petites natures ! Moi qui voulais leur raconter la fois où j’ai sucé un trader dont le sexe énorme sentait le poisson pas frais, on aurait dit un steack de thon. Ils font des rodomontades mais ils sont bien sensibles…ha la nouvelle génération, que des mauviettes. Je suis sûre qu’au fond d’eux-mêmes ils rêvent d’amour et de romantisme, va ! ».

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Commentaires
M
Yopla
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M
Tatie Pomelos, enfin retrouvée ! Ahh
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Mademoiselle Dusk
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